So phare away…

Tout au bout du monde s’érigeait un grand phare.

Dans l’escalier en colimaçon qui menait aux lentilles de Fresnel

Une femme nue accoucha d’un enfant. Qui était-elle ?

Alors que le vent et les vagues s’acharnaient sur le roc de granite

Nul ne le savait mais Personne lui-même en témoignerait

S’il eut été quelqu’Un, un gardien ou un marin échoué là,

Alors que la tempête battait son plein, l’orage son tonnerre

Et l’enfant nouveau né pourtant ne braillait pas, sans doute

Émerveillé, déjà, par la folle lumière des lampes et des éclairs.

Les vagues claquaient sur les murs ancestraux, rebondissaient

En larges éventails, en fleurs terriblement sauvages, en portes

Que les hommes referment violemment souvent par désespoir

Quand ils comprennent enfin qu’ils ont raté la vie, donc la leur,

Mais il faut qu’un jour cesse pour eux la solitude des pleurs

Ainsi se calmèrent les vagues au lendemain des ouragans, et la mer

A son tour retrouva un calme plus tranquille qu’un lac de montagne

La femme se revêtit d’une chasuble de lin léger, l’enfant d’un lange

Qui sentirait bientôt l’infirmité du monde, et dans cet étroit refuge,

Ce lieu que la tendresse abandonnait comme échouaient les bateaux

La femme nue appela son conjoint, perché là-haut, les yeux bleus éblouis

Les doigts pleins de cambouis, dis-moi, homme de mer, comment

Pourrais-t-on appeler ce petit ? L’homme regarda l’enfant, l’océan,

Calmement, comme un kamikaze ivre de saké survole Pearl Harbour :

Ton prénom sera :

Nénuphar.

AK

26 05 2020

https://www.youtube.com/watch?v=lk-UN3zS_NY

C’est pas moi, promis juré !

4 commentaires sur “So phare away…

  1. Très beau texte violent et symbolique, qui n’avait pas besoin de la vidéo qui suit même si j’adore le poème de Prévert et Bernard Pierre Donadieu. <
    La première photo est superbe, un vrai tableau (elle penchouille un chouïa à tribord, non?) 😉

    Aimé par 1 personne

      • Je me demandais pourquoi c’était pas toi 😉 C’est triste. J’ai vu une fois avant 6h du matin alors que je promenais mes chiens, une femme emporter de gros buissons de végétaux récemment plantés sur la promenade du bord de mer, le plus curieux étant qu’elle pouvait trouver les mêmes à quelques pas dans le maquis…
        Sidonie qui s’y connait en larcins divers prétend que ce qui est volé est meilleur.

        Aimé par 1 personne

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