Vie et mort d’un(e)…

Vie et mort d’un raté.

Il naquit un jour de fête dans une baraque foraine endeuillée. Les jours ouvrables et ceux d’hiver il avait le droit de s’asseoir sur le radiateur de la caravane. C’était un radiateur électrique comme il s’en fabrique dans les prisons de certains états américains.

Il ne fut donc nullement surpris de mourir électrocuté, après avoir odieusement égorgé sa famille.

Vie et mort d’un imbécile.

Comme il ne comprenait rien à rien on l’obligea à tout faire.

Il finit même par se rendre indispensable tant ce qu’il faisait était parfaitement inutile.Un jour la femme du charpentier vint le voir, alors qu’il lutinait la concierge qui cirait l’escalier. Comme son air gouailleur l’intriguait, elle lui demanda :

« -serais-tu saint, d’esprit ? »

Neuf mois plus tard, entre l’âne et le bœuf, elle trouva la réponse à sa sotte question.

Mais, direz-vous, que devint l’imbécile ?

Il devint chrétien, quelle question !

Vie et mort d’un fossoyeur.

La Mort le faisant vivre, un fossoyeur, plus mort que vif, se demandait ce que serait sa vie s’il ne pouvait plus enterrer les morts. Et plus il enterrait de morts, plus la peur en lui grandissait de savoir qui l’enterrerait lui, le fossoyeur.

Le problème, dans ce métier, c’est qu’on s’enterre soi-même à remuer de faux problèmes.

Vie et mort d’une poêle à frire.

A force de jeter de l’huile sur le feu, elle fut prise à parti par une saucisse. L’affaire s’envenima lorsque la ménagère aiguillonna la-dite saucisse et en fit gicler la graisse brûlante sur sa main. Prise de convulsions hystériques, la maîtresse de maison envoya balader la poêle à frire sur le front sec et hargneux de son mari, l’ébouillantant à son tour et provoquant son courroux. Sa saucisse favorite gisait sur le sol carrelé et c’en était trop. De la rixe qui s’en suivit entre les deux époux nous tairons le détail. Mais de la poêle à frire, hélas, il ne resta qu’une queue émergeant de la poubelle.

Vie et mort d’un souffleur de cornichon.

Jusque là sans problème, la vie du souffleur de cornichon tourna au drame lorsque la sonnerie retentit.Il alla décrocher le combiné.Une voix, à l’autre bout de l’appareil, lui demanda : « pour qui sonne le glas ? ». Il répondit, croyant à une farce : « pour moi ». C’est alors que le cornichon explosa, entraînant dans le souffle le dernier soupir du souffleur de cornichon.

Vie et mort d’un analphabète.

Il passa toute sa vie à décrypter le message que son légataire universel avait rédigé : vous êtes mort.

(1984?)

AK

Vie et mort d’une tumeur.

Elle pensait avoir son nom inscrit dans le dictionnaire Vidal, bien au chaud entre le VIH et la Covid, avoir disparu de la vie quotidienne des malades, mais point. Installée dans un cerveau elle se crut à l’abri de toute mort chirurgicale, et faillit devenir éternelle face à l’agressivité qu’elle entretenait parmi les hommes les plus haut placés. Ce fut une balle perdue qui mit fin à sa terrible mauvaise humeur, tirée par le dernier survivant de la planète.

(28 05 2022)

9 commentaires sur “Vie et mort d’un(e)…

    • Bon dimanche de Pentecôte à toi, j’espère que tu vas mettre ton habit du dimanche pour monter au ciel !

      « « Le jour de la Pentecôte, ils étaient tous ensemble dans le même lieu. Tout à coup il vint du ciel un bruit comme celui d’un vent impétueux, et il remplit toute la maison où ils étaient assis. Des langues, semblables à des langues de feu, leur apparurent, séparées les unes des autres, et se posèrent sur chacun d’eux. Et ils furent tous remplis du Saint Esprit, et se mirent à parler en d’autres langues, selon que l’Esprit leur donnait de s’exprimer. » »😁🙄

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  1. Je t’avais mis un commentaire depuis mon tél. mais apparemment la liaison ne fonctionne pas ! J’attends un peu pour voir, et si jamais je te le remettrai.

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      • Je disais sur ce commentaire, que tu étais très en forme ! J’ai bien aimé ces petits textes ! par contre moi je suis toujours au point mort avec l’écriture, et je n’ en vois pas la fin !

        Aimé par 1 personne

      • En fait je relis de vieux textes en grande partie manuscrits, et quelques uns me plaisent encore ((bien qu’ils aient plus de 40 ans!).
        Si tu es en panne, regarde ta plume, caresse ta main gauche (ou droite) avec, et tu verras que l’inspiration viendra toute seule ! 😉

        Aimé par 1 personne

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