Poèmes indéfinis (2001) trouvés dans une boîte à chaussures…

Finalement je suis un être désopilant

Né dans le chant d’une laitue

Au fond d’un jardin en forme d’arrosoir

Sous les étoiles.

Aujourd’hui encore je me sens désopilant

Gai comme un clou, une échelle, un hareng

Né contre un mur plus dur qu’un trou à rat

Au fond d’un jardin musical et très sombre

Demain j’étais enfant qui cueillait des tomates

Le printemps serait comme le joug des bœufs

Et la charrette chantera sous leurs efforts d’esclaves

Le foin qui sentait bon, les musiques , quand

Tout n’était que moissons de morts et de pleurs.

Finalement je suis un être désopilant

Né dans le cadavre d’un bonheur cru

Au fond d’une aube en forme d’encensoir

Maigre parfum de volupté.

Aujourd’hui mon corps accuse mon esprit de lâcheté

Gai comme un cloud, une scale, un scud ?

Né contre une terre qui implose

Plus dure que le sel de l’amertume

Au bout d’un quai aussi loin qu’immortel

Demain le printemps des enfants

Iconoclastes lecteurs, gobeurs de soupes manipulées

Le foin qui sentait bon, tes postillons, mes charres

Au fin fond du jardin : disparus et tant mieux pour eux

Les chacals affamés n’auront plus de jeunesse à dévorer.

12 10 2001

AK

Pendu là par les pieds

La pendule sonne

Il est midi deux

Un tréponème glacial

Me file rendez-vous,

Mais vagabond je vais

Tirer la queue des chats

Et réciter une chanson,

Je vais traîner mon caleçon

Devant les machines

A rincer les mers de Chine

Je suis vieux et rouillé

Installé ad vitam æternam

Café du Vieux Port

Canne et bière avec

L’accent de Marseille

Pendu là, les quatre faire en l’air

La pendule sonne

Là, tout simplement

A midi trois ma vie s’achève

Je regarde la grande Bleue

Divaguer dans mon œil vide.

16 09 2001

AK

Pour écrire, ô stupide animal !

Je dois me soulever

Or cette terre m’écrase

Quand la lumière m’inonde.

Bon pour marcher à l’ombre

De la nuit

Me méfiant des douleurs du jour

Je creuse mon tunnel

Pour survivre, ô stupide animal !

Vidant des verres emplis de vers

Par amour des grisettes et des merles

Je propose aux idiots une bonne guerre

Puis je m’enfuis dans mon langage avec

Comme unique bagage un petit face à main

Pour m’évader enfin dans la traversée du miroir.

16 09 2001

AK

7 commentaires sur “Poèmes indéfinis (2001) trouvés dans une boîte à chaussures…

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