les babillages de Chinette, les coloriages de Chinou
Ombre :
Ce soir, j’épouserai mon ombre
Dans la flamme
Ardente et femme
Dans la lumière de mon sexe
Elle sera tendue, longue et triste
En son carnaval de pacotille
Mais en sa pleine enveloppe
Mon corps sera à elle
A la salive de ce baiser offert
Pour un dernier voyage
Elle sera là, vêtue de deuil
Et d’avenir, nourrie de larmes
De gâteaux et de miel
Collante comme une mouche
Elle posera son empreinte noire
Sur mes dents déchaussées
Alors je la mordrai
Avec mes maudissures
Elle aura beau crier
Personne ne l’entendra
Les ombres suivent
Mais ne parlent pas.
AK
la rue du nègre
C’était une rue droite et je marchais debout
Attention aux rampes et aux garde-fous
Quand au bout de mon souffle les lumières
Ont tiré le signal d’alarme, dans ma bouche
Le goût amer des alcools comme les rivières
Remontent le courant des gosiers un peu louches
J’ai senti cette balle me traverser le corps
Mais j’étais déjà dehors, pas encore mort,
J’étais en fuite, en plein transport,
Je marchais debout la rampe était tordue
Les fous gardaient les gardes je riais j’étais nu,
Jamais ils n’oublieraient le goût amer
Ni les balles en ricochets sur la rivière
Quand j’ai plongé dans l’eau glacée je riais
J’étais nu, noir et profond comme la nuit: j’existais.
AK
10 07 2019
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