les babillages de Chinette, les coloriages de Chinou
Sur l’oreiller j’ai déposé mes deux oreilles
Pour que les abeilles fatiguées s’y réfugient
Après avoir butiné les fleurs du mal des hommes
Juste un lieu sûr pour elles, un bourdonnement
Qui ne soit pas celui des avions, juste leurs ailes
Et la douceur alvéolaire de mes oreilles sourdes
Aux bruits du tonnerre des haines mammifères
Sur l’oreiller j’ai déposé mes lèvres jalouses
Qui embrassaient le silence court de ton souffle
Comme dans la garenne le lièvre s’essouffle
Quand cent chasseurs tirent leur coup, pan pan
Fichtre et foutre à qui revient le baiser de sang
De l’homme ou du fusil, amis, entretuons-nous
La gloire viendra sur l’oreiller flairer nos narines
Ancres bien agencées sur l’oreiller sans tête
Le doux parfum des palais édentés et la faim
Des rêves endormis sur l’oreiller maudit.
17 12 2019
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