Maudit oreiller !

Sur l’oreiller j’ai déposé mes deux oreilles

Pour que les abeilles fatiguées s’y réfugient

Après avoir butiné les fleurs du mal des hommes

Juste un lieu sûr pour elles, un bourdonnement

Qui ne soit pas celui des avions, juste leurs ailes

Et la douceur alvéolaire de mes oreilles sourdes

Aux bruits du tonnerre des haines mammifères

Sur l’oreiller j’ai déposé mes lèvres jalouses

Qui embrassaient le silence court de ton souffle

Comme dans la garenne le lièvre s’essouffle

Quand cent chasseurs tirent leur coup, pan pan

Fichtre et foutre à qui revient le baiser de sang

De l’homme ou du fusil, amis, entretuons-nous

La gloire viendra sur l’oreiller flairer nos narines

Ancres bien agencées sur l’oreiller sans tête

Le doux parfum des palais édentés et la faim

Des rêves endormis sur l’oreiller maudit.

17 12 2019

 

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