les babillages de Chinette, les coloriages de Chinou
C’est en entrebâillant les volets génois qu’un matin John songea à Camus. Le verrait-il, ouvrant les persiennes d’Al Djazaïr, la cigarette au bec, apercevrait-il la touffe sombre de cet homme mourant sous le ciel ? Un regard, un salut. Non : sous le ciel de Gênes une nuit s’envolait à peine. Une femme anoblie écumait dans un lit sale quelques amertumes enfin stellaires. John s’assit en silence dans le fauteuil club et alluma une cigarette. La femme toussa et les rideaux frémirent. L’aube glissait sur son corps et rien ne les séparait. Jéna sourit dans son sommeil, ses seins moulés à la louche sous le drap perçaient le rêve tel un tapis persan à barbe ayatollesque.
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Liberté
Les flaques ont enfin rejoint les espaces ludiques des enfants sales. La pluie s’est remise à frapper les visages, activant les rythmes que le soleil alanguissait. Sur les chaussures la boue se plaque, la grisaille investit chaque mansarde assombrie.L’électricité règne par ses clignotements dans les devantures. Il est quinze heures. On m’a lâché à l’aube. J’avais trois cents francs dans mes poches et cinq ans dans ma tête. S’il avait fait beau, je n’aurais pas supporté ma sortie. Avec cette flotte, cette boue et ces bagnoles qui aspergent les piétons, je me remets plus aisément, cela concorde avec ma pensée :
Je suis libre !
Il y a beaucoup de monde, partout ; c’est bientôt Noël. Je me suis tapé un petit gueuleton vers midi : steack frites, un demi-Beaujolais et un café calva. Mon pécule est amoindri, mais c’est jour de fête, hein !
Ce soir, je dormirai dans un hôtel avec une fille. Et puis demain, même s’il pleut, je serai à sec. J’ai trop attendu ma libération ; la réalité sera dure mais je n’ai pas le choix : demain je n’aurai plus jamais la liberté d’aujourd’hui.
26 11 1980
AK
Pas mal pour des brimborions, mais ce que ça m’énerve de voir ce que tu es capable d’écrire sans jamais finir 😉
Tiens, tu devrais faire un recueil de brimborions, tu aurais une foule de lecteurs frustrés derrière ta porte, furieux de n’avoir jamais la suite 🙂
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Retourner quarante ans en arrière pour écrire la fin d’une histoire, boudiou ! Faut demander ça à Spielberg ou au magicien d’Oz. Moi, ji pô plou !🙄😜
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PFFFFFFFFFFFF ……………. !
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